Les Sangsues

Les visiteurs tardifs qui passent m’emmerder,
Dans le sombre refuge où je nourris mes vices,
Ne peuvent percevoir qu’avec eux bavarder,
S’apparente pour moi au pire des supplices.

Les sourires gênés que je crois transparents
N’auront jamais raison de ces ternes nuisibles,
Qui, sans méchanceté, règnent tels des tyrans
Sur ces quelques moments que j’espérais paisibles.

En dépit du désir de les voir s’en aller,
Je ne peux me résoudre à les mettre à la lourde,
Ils ne comprendront pas, risquent fort de râler,
Le scandale engendré par avance me lourde.

Je préfère opposer à leurs assauts nocturnes
Le silence obstiné d’un auguste tombeau,
Laisser tambouriner ces deux têtes de burnes
Plutôt que d’écouter ce qu’ils ont fait de beau.

Je n’ouvre plus ma porte aux bataillons d’ennuis,
À l’aimable débile, au volubile inculte,
À l’intrus qui venait, pourrir mes belles nuits
En troublant les miroirs que mon âme consulte.

Nilitch

Si vous n'êtes pas une jeune admiratrice, vous perdez probablement votre temps.

nilitch@protonmail.com

Il ne me semble pas nécessaire d'avoir le ventre vide pour écrire des poèmes.

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